Un nid de frelons asiatiques vient d’être détruit à l’Ormeau. Une opération à présent bien rodée et très maîtrisée par les professionnels.
Le frelon asiatique : rien que le nom fait trembler. Pour autant, il n’y a pas de raison pour perdre son sang-froid. Oui, il est dangereux pour les abeilles, auxquelles il s’attaque. Oui, il fait des ravages dans les ruches et c’est catastrophique. Non, il ne s’attaque pas gratuitement aux personnes qui passent tout près. Non, il ne pique pas tout ce qui bouge ou vise ce qui est en noir : « Le frelon est dangereux si on s’approche du nid, si on le dérange ou si on l’agresse. Sinon, il n’agresse pas. Pas plus que le frelon européen. Même moins ». Vêtus de scaphandres étanches, ses professionnels ont détruit, mercredi, un nid de frelons perché tout en haut d’un peuplier, à l’Ormeau. Avec une technique aussi audacieuse qu’originale : en grimpant à mi-hauteur de l’arbre, d’abord ; puis, ensuite, en introduisant une sonde dans la boule du nid, au bout d’une longue perche, par laquelle ils injectent une poudre insecticide qui tue en quelques seconds les insectes. Mieux vaut ne pas rater son coup : dès que la sonde touche le nid, les frelons entrent en guerre et deviennent très agressifs. La poudre doit être injectée immédiatement pour que les frelons soient mis K.-O. tout de suite, avant attaque éventuelle. Ensuite, on laisse la poudre agir pendant deux jours, l’insecticide étant un contaminant par voisinage, c’est-à-dire qu’elle tue tous les insectes qui entrent en contact avec elle ; dès qu’un frelon revient au nid, il est condamné. Pendant deux jours, la colonie entière peut être détruite au fur et à mesure des rentrées au nid, qui sera pour finir mis à terre. En détruisant les nids, on cherche évidemment à détruire les reines qui, seules, sont aptes à se reproduire. En hiver, elles s’enterrent pour hiberner, tandis que le reste de la colonie meurt.
Hélène DUBARRY
Il faut percer le nid tout en haut de l’arbre, injecter un insecticide, pour détruire la colonie dans son entier./ Photo DDM Laurent Dard.